NHỮNG CUỘC
MẠN ĐÀM THÂN MẬT VỚI THẾ GIỚI BÊN KIA

Les dangers du Spiritisme
Léon Denis explique dans cet extrait de Après la mort
quels sont les dangers liés à la pratique du Spiritisme.
Le bien et le mal, la vérité et l'erreur se mêlent dans le
monde des Esprits et il est nécessaire d'oeuvrer avec prudence
et discernement.
Par Léon Denis
Parmi les expérimentateurs du spiritisme, certains voulant,
dans un but de contrôle, fixer eux-mêmes les conditions de
production du phénomène, accumuler les obstacles et les
exigences, n’ont obtenu aucun résultat satisfaisant, et, dès
lors, sont devenus hostiles à cet ordre de faits.
Nous devons rappeler que les messages des esprits ne sauraient
être assimilés aux expériences de physique et de chimie.
Encore celles-ci sont-elles soumises à des règles fixes, en
dehors desquelles tout résultat est impossible.
Dans les manifestations spirites, on se trouve en présence,
non plus de forces aveugles, mais d’êtres intelligents, doués
de volonté et de liberté, qui, parfois, lisent en nous,
discernent nos intentions malveillantes et, s’ils sont d’un
ordre élevé, se soucient peu de se prêter à nos fantaisies.
L’étude du monde invisible exige beaucoup de sagesse et de
persévérance. Ce n’est qu’après des années de réflexion et
d’observation que l’on acquiert la science de la vie, que l’on
apprend à connaître les hommes, à juger leur caractère, à se
garer des embûches dont le monde est semé. Plus difficile
encore à acquérir est la connaissance de l’humanité invisible
qui nous entoure et plane au-dessus de nous. L’esprit
désincarné se retrouve au delà de la mort tel qu’il s’est fait
lui-même pendant son séjour ici-bas. Il n’est ni meilleur ni
pire. Jour dompter une passion, corriger un défaut, atténuer
un vice, il faut parfois plus d’une existence. Il en résulte
que, dans la foule des esprits, les caractères sérieux et
réfléchis sont, comme sur la terre, en minorité, et les
esprits légers, épris de choses puériles et vaines, y forment
de nombreuses légions. Le inonde invisible est donc, sur une
plus vaste échelle, la reproduction, la doublure du monde
terrestre. Là, comme ici, la vérité et la science ne sont pas
le partage de tous. La supériorité intellectuelle et morale ne
s’obtient que par un travail lent et continu, par
l’accumulation de progrès réalisés au cors d’une longue série
de siècles.
Nous savons cependant que ce monde occulte réagit constamment
sur le monde corporel. Les morts influencent le vivants, les
guident, les inspirent à leur insu. Les esprits s’attirent en
raison de leurs affinités. Ceux qui ont dépouillé le vêtement
de chair assistent ceux qui en sont encore revêtus. Ils les
stimulent dans la voie du bien, mais souvent aussi les
poussent dans celle du mal.
Les esprits supérieurs ne se manifestent que dans les cas où
leur présence peut être utile et faciliter notre amélioration.
Ils fuient les réunions bruyantes et ne s’adressent qu’aux
hommes animés d’intentions pures. Nos régions obscures leur
conviennent peu. Dès qu’ils le peuvent, ils retournent vers
des milieux moins chargés de fluides grossiers, mais ne
cessent, malgré la distance, de veiller sur leurs protégés.
Les esprits inférieurs, incapables d’aspirations élevées, se
complaisent dans notre atmosphère. Ils se mêlent à notre vie
et, uniquement préoccupés de ce qui captivait leur pensée
durant l’existence corporelle, ils participent aux plaisirs ou
aux travaux des hommes auxquels ils se sentent unis par des
analogies de caractère ou d’habitudes. Parfois même, ils
dominent et subjuguent les personnes faibles qui ne savent
résister à leur influence. Dans certains cas, leur empire
devient tel, qu’ils peuvent pousser leurs victimes jusqu’au
crime et à la folie. Ces cas d’obsession et de possession sont
plus communs qu’on ne pense. C’est à eux qu’il faut demander
l’explication de nombreux faits relatés par l’histoire. Il y
aurait danger à se livrer sans réserve à l’expérimentation
spirite. L’homme au cœur droit, à la raison éclairée et sûre,
peut y recueillir des consolations ineffables et de précieux
enseignements. Mais celui qui ne rechercherait dans ces faits
qu’un intérêt matériel ou un amusement frivole, celui-là
deviendrait fatalement l’objet de mystifications sans nombre,
le jouet d’esprits perfides qui, en flattant ses penchants, en
le séduisant par de brillantes promesses, capteraient sa
confiance, pour l’accabler ensuite de railleries et de
déceptions.
Une grande prudence est donc nécessaire pour entrer en
communication avec le monde invisible. Le bien et le mal, la
vérité et l’erreur s’y mêlent, et, pour distinguer l’un de
l’autre, il faut en passer toutes les révélations, tous les
enseignements, au crible d’un jugement sévère. On ne doit
s’aventurer sur ce terrain que pas à pas, le flambeau de la
raison à la main. Pour chasser les mauvaises influences, pour
éloigner la horde des esprits légers ou malfaisants, il suffit
de rester maître de soi, de ne jamais abdiquer le droit de
contrôle et d’examen, de chercher par-dessus tout les moyens
de se perfectionner dans la connaissance des lois supérieures
et dans la pratique des vertus. Celui dont la vie est droite,
et qui recherche la vérité avec un cœur sincère, n’a aucun
danger à redouter. Les esprits de lumière lisent en lui,
voient ses intentions et l’assistent. Les esprits fourbes et
menteurs s’éloignent du juste, comme une troupe de partisans
devant une citadelle bien défendue. Les obsesseurs s’attaquent
de préférence aux hommes légers qui négligent les questions
morales pour rechercher en tout leur plaisir ou leur intérêt.
Presque toujours, des liens dont l’origine remonte aux
existences antérieures unissent les obsédés à leurs
persécuteurs invisibles. La mort n’efface pas nos fautes et ne
nous délivre pas de nos ennemis. Nos iniquités retombent sur
nous à travers les siècles, et ceux qui en ont souffert nous
poursuivent de leur vengeance et de leur haine par delà la
tombe. Ainsi le permet la justice souveraine. Tout se rachète
et s’expie. Ce qui, dans les cas d’obsession et de possession,
nous paraît anormal, inique, n’est souvent que la conséquence
des spoliations et des infamies accomplies dans l’obscur passé
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